dimanche 19 avril 2009

Agrocarburants : pour ou contre ?

Pour ou contre ?

1- Et l’environnement, alors ?
Mais, les agrocarburants représentent-ils vraiment une alternative intéressante en termes de préservation de l’environne ment ? Le MST pointe des problèmes apparaissant à diverses étapes du processus de production. Ainsi, chaque litre d’éthanol produit génère 12 à 13 litres de vinasse, une substance pouvant être utilisée comme engrais, mais hautement polluante pour les nappes phréatiques et les cours d’eau. Toutefois, indépendamment de ce fait, c’est véritablement le modèle de production qui est critiqué par le mouvement paysan brésilien. Quel que soit le type d’agrocarburant évoqué (éthanol ou agrodiesel), il est généralement issu de la monoculture, schéma de production extrêmement vorace en engrais qui, outre le fait qu’ils sont polluants, sont eux-mêmes fabriqués à partir de combustibles fossiles. De plus, la monoculture est pratiquée par de grandes entreprises agricoles qui visent avant tout la maximisation de leurs propres bénéfices par l’exportation, sans se préoccuper de la biodiversité que préserve au contraire une agriculture familiale diversifiée et davantage pourvoyeuse d’emplois.
En dépit de ces questionnements importants, le gouvernement brésilien est pourtant bien décidé à maintenir le cap. Avec 17 milliards de litres d’éthanol produits en 2006, le Brésil se profile comme le numéro un mondial en la matière. Mais pour en arriver là, 425 millions de tonnes de canne à sucre ont été nécessaires, cultures qui ont occupé un territoire équivalent à celui du Benelux et du Royaume Uni. « Et à présent, le gouvernement brésilien veut multiplier cette superficie par cinq, s’exclame Cláudio. Imaginez le désastre écologique et la pollution lorsque l’on sait qu’à l’heure actuelle les véhicules travaillant pour l’agriculture sont responsables de 40% des émissions de CO² dans l’atmosphère brésilienne ! ».
2-Souveraineté alimentaire et réforme agraire
Et en tant que porte-drapeau de la réforme agraire et des droits des petits paysans, le MST avance d’autres arguments. « Nous pensons, explique Cláudio, que la pression des agrocarburants aggravera les problèmes sociaux du Brésil. En effet, les terres qui auraient pu être disponibles pour la réforme agraire risquent maintenant de passer aux mains de multinationales. Dans certaines régions, la seule possibilité d’emploi des paysans sera donc de se faire engager dans ces cultures de canne à sucre et parfois, dans des conditions de travail extrêmement pénibles, frisant l’esclavagisme. Pour gagner 160 euros par mois, ces travailleurs doivent couper entre dix et quinze tonnes de canne par jour, encourant des risques tels que des mutilations ou un épuisement total au vu de l’effort exigé, voire la mort pour certains ».

De plus, moins de paysans pourront se consacrer à des cultures vivrières et parallèlement, la quantité de terres qui pourraient être destinées à celles-ci diminuera, mettant en péril la souveraineté alimentaire d’un pays déjà touché par la faim. Conséquence inévitable, les prix des denrées alimentaires risquent de flamber, ce qui compliquera grandement l’accès à ces produits pour les populations pauvres.

De préoccupante, la situation risque même de tourner à l’absurde. En effet, l’agrodiesel, pour être utilisé, est actuellement additionné au diesel fossile. Le Brésil veut que la proportion de cet additif passe à 20% dans les carburateurs d’ici 2012. « Mais si tous les pays qui consomment aujourd’hui du diesel envisageaient de faire de même, il faudrait pratiquement disposer d’une autre planète pour produire les cultures nécessaires !, ponctue Cláudio.
Nous manquerons donc rapidement d’espace : ce commerce n’est donc pas rationnel ».
Le Mouvement redoute également les complications judiciaires dans le cadre de la réforme agraire. Pourquoi ? La loi brésilienne établit que la propriété de terres n’est pas absolue, mais conditionnée. Toute terre doit remplir une fonction sociale et les limitations au droit de propriété sont de trois ordres : les terres doivent être productives, les droits des travailleurs doivent y être respectés, de même que l’environnement.
Dans le cas où ces conditions ne sont pas réunies, les terres peuvent être expropriées et l’Etat a alors le devoir de les destiner à la réforme agraire. Mais dans le cas des agrocarburants, les paysans, pour faire valoir leur droit à une terre, se trouveront de plus en plus souvent face à des multinationales et non, comme par le passé, à un grand propriétaire terrien qui délaissait fréquemment une partie de ses terres car étant dans l’impossibilité de cultiver d’énormes étendues.
« Il est plus difficile de se battre contre des multinationales qui constitue un ennemi moins visible en quelque sorte, commente Cláudio. De plus, l’agrobusiness a les moyens de cultiver des étendues plus importantes, et cela rend donc l’expropriation plus difficile ». Une campagne qui s’annonce ardue...

Bibliographie:

Titre: agrocarburants ou biocarburants ?
Auteur: Econologie.com
Lieu: Internet
Date: 15/04/2009Site: http://www.econologie.com/agrocarburants-ou-biocarburants-proposition-de-definition-pour-les-distinguer-nouvelle-3575.html

Qu´est ce que le biodiesel ?

Le biodiesel est un carburant non toxique et biodégradable. Il est fabriqué à partir d'huiles végétales, d'huiles à cuisson usées, de graisses animales ou de tallöl (un résidu de la fabrication de pâtes et papiers). Grâce à un procédé appelé transestérification, on fait réagir de l'huile et de l'alcool – habituellement du méthanol, mais l'éthanol peut aussi être utilisé - et un catalyseur tel que l'hydroxyde de sodium.
Résultat : une réaction chimique, d'où sont issus de la glycérine et un ester appelé biodiesel, a lieu.
Le biodiesel est produit à partir de ces matériaux. La majeure partie du biodiesel est produite par cette méthode.

Les agrocarburants, c'est quoi?

L’agroéthanol est obtenu à partir de la fermentation de matières riches en sucre (betterave et canne à sucre) ou en amidon (maïs et blé). Il est surtout produit en Amérique du Sud et aux Etats-Unis. La France en produit à partir de betterave et de blé
L’agrodiesel est obtenu à partir d'huiles de palme, colza, jatropha, tournesol, soja, ricin et arachide. Il est surtout produit en Europe et en Asie, l’Afrique étant en pleine croissance.
En France, 65% de l’huile de colza va aux agrocarburants.